Créations 2023, ...
Images de répétitions, © DR
Images de répétitions, © DR
Images de répétitions, © DR
Depuis six ans, je m’intéresse à différents axes du cinéma pour nourrir et construire mon travail chorégraphique.
Ainsi, créée en 2018, la pièce Cocagne puise sa matière dans un montage cinématographique que j’ai réalisé à partir de différents films, mêlant fictions, documentaires, images trouvées sur le net,….et qui traitent de la question de la représentation dans sa dimension polysémique.
En travaillant plus particulièrement sur le cinéma d’Eisenstein (Le cuirassé Potemkine pour Cocagne, puis sur la théorie du même cinéaste concernant le montage des attractions), j’ai poursuivi ces recherches pour la création Attractions en 2021, mettant en jeu un travail chorégraphique qui emprunte et puise sa raison d’être dans le montage cinématographique, tant visuel que sonore.
Ces allers-retours entre chorégraphie et cinéma m’ont invitée à réaliser par ailleurs (modestement et sans aucun bagage technique particulier), différents films courts utilisés pour certaines de mes performances réalisées in situ (Cocagne click&collect, Hôtel Flaubert-Rouen, sur une invitation du Frac-Normandie Rouen, dans le cadre de l’exposition désentimentaliser).
Avec le projet ARCANES, collection de courts-métrages, l’enjeu cinématographique sur lequel je m’appuie est différent, et puise sa source, non plus dans le montage, mais dans la question du cadre, et dans la mise en abîme que cette notion soulève :
J’ai souvent remarqué que nous sommes incapables de regarder ce que nous avons devant nous, à moins que ce ne soit dans un cadre. Abbas Kiarostami
Le dernier film d’Abbas Kiarostami 24 frames est ainsi un point de départ pour le travail d’ARCANES paysages un trio chorégraphique qui s’écrit à la lumière des différentes natures de paysage dans lesquels il s’inscrit, et dont le premier opus a eu lieu le 3 juillet 2022 au Moulin d’Andé (ARCANES paysage, Mont Saint-Michel créé en avril 2023 sur le barrage du Couesnon).
Chaque performance met en jeu différents cadres posés ou suspendus dans des espaces choisis au regard de la chorégraphie.
ARCANES paysages est ainsi pensé comme une création en continu, la performance se renouvelant chorégraphiquement au gré des invitations et des espaces qu’elle investit.
En parallèle, un autre trio en création, Routine.s (création 2024), pensé pour des espaces clos tels que théâtres, musées,… et porté par ailleurs par les mêmes interprètes, réinterroge la question du cadre … dans le cadre !
Routine.s s’annonce comme une pièce qui proposera différents rituels chorégraphiques, mettant en perspective ces mêmes notions de paysage et de travail sur le cadre, mais dont le sujet ne serait autre que de tendre vers la création d’un paysage mental, où le temps serait palpable.
Au sein de ce corpus, les premiers courts-métrages de la collection ARCANES, ARCANES 1 & 2 sont imaginés comme une traduction filmique capables de poétiser le cadre une nouvelle fois, sous l’angle d’un traitement de l’image elle-même, et de par la nature des lieux dans lesquels ils opèrent.
Les architectures des deux lieux imaginés pour le tournage de ces deux opus, outre la dimension symbolique de ce qu’ils représentent : un balcon, soit un espace « entre-deux », pour ARCANES 1 et une cheminée au caractère baroque pour ARCANES 2, créent une nouvelle fiction pour la chorégraphie existante. Ces lieux sont d’autant plus inspirants qu’ils se situent dans la maison du Fruit intégral où François Truffaut tournera le dernier quart d’heure des 400 coups en 1959.
ARCANES 1 & 2 inaugurent un cycle filmique de différents opus qui intègrent la question du paysage et de son rapport au cadre.
ARCANES 1 inscrit un travail chorégraphique contemplatif entre immobilité et mouvement, qui prend place dans l’espace d’un balcon où trois femmes tissent un enchainement de pauses, invitant le spectateur à percevoir une succession de tableaux vivants.
La progression dramaturgique travaille à un éclatement de la narration, en basculant vers une étrangeté de ces présences, qui évoluent dans un rythme légèrement ralenti, tandis que la présence d’un chat avec sa motricité naturelle, vient poser aléatoirement un rythme en contrepoint.
Convoquant un espace filmique de l’entre-deux (le balcon se situant à la frontière du dedans et du dehors), le cadre invite le paysage à entrer à l’intérieur de l’image et par là-même, de la maison, en se réfléchissant en miroir inversé dans le sol.
Un travail de lumières viendra s’imposer comme une fiction supplémentaire.
Pour ARCANES 1, la caméra reste en plan fixe, alors que le cadre « bouge » grâce aux différentes fenêtres qui s’ouvrent physiquement de part et d’autre, de par le jeu chorégraphique des 3 femmes.
Volontairement imaginé comme un objet filmique à la frontière entre peinture et cinéma (avec un clin d’œil au travail de David Caspar Friedrich – Femme à la fenêtre, de Velazquez - Les ménines,…), le travail des costumes s’appuie sur le motif (pictural, paysager ou abstrait), en jouant sur le caractère intemporel de la scène.
ARCANES 1 est un film qui invite à la contemplation invitant le regard à voyager d’un tableau vivant à un autre… une rêverie mélancolique.
ARCANES 2 est un projet filmique dans lequel trois dos nus de femmes assises devant une cheminée, vont inscrire en un mouvement lent et continu différents «paysages » créés par les plis de la peau.
Dans leur mobilité, les trois dos viennent ainsi imprimer la rétine d’une picturalité de la chair qui efface progressivement leur propre morphologie pour incarner différents imaginaires.
Animal, végétal, voire minéral, la chorégraphie permet un voyage fait de constantes transformations, que la différence entre chaque dos, mais aussi des natures et des textures du grain de la peau vient amplifier.
Un travail sur la lumière viendra accentuer les jeux d’ombres et de lumières inscrits sur les corps pour tendre vers une abstraction picturale qui pourra rappeler une esthétique propre au test de Rorcharch.
Une cheminée en bois, bordée de motifs en forme de coquillages, sert de cadre naturel à l’image.
Le film tourné en plan fixe permettra à l’œil de s’immerger dans la matière charnelle offerte par la mobilité constante des dos
ARCANES, collection de courts-métrages
réalisation Emmanuelle Vo-Dinh
images, chef-opérateur Laure Delamotte-Legrand
musique Olyphant
costumes Emmanuelle Vo-Dinh
écriture du mouvement et interprétation Violette Angé, Alexia Bigot, Emmanuelle Vo-Dinh
avec la participation de Miku
direction de production Solenne Racapé
durée ARCANES #1- 20 minutes / ARCANES #2 -15 minutes
production Pavillon-s
coproduction Le Phare CCN du Havre Normandie, Dieppe Scène Nationale, CCN de Rillieux-la-Pape.
avec le soutien de l’ONDA / dispositif Écran vivant
Pavillon-s est subventionné par le Ministère de la culture – direction générale de la création artistique, la Région Normandie, le Département de l'Eure, le Département de Seine-Maritime et la Ville de Rouen.
Tournages et projections
Tournage du 28 août au 2 septembre 2023 au Fruit intégral, à Andé
Avant-première le 18 janvier 2024 au Cinéma Tati – Le Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire, dans le cadre du festival Trajectoires.
Créations 2023, ...
Images de répétitions, © DR
Images de répétitions, © DR
Images de répétitions, © DR
Depuis six ans, je m’intéresse à différents axes du cinéma pour nourrir et construire mon travail chorégraphique.
Ainsi, créée en 2018, la pièce Cocagne puise sa matière dans un montage cinématographique que j’ai réalisé à partir de différents films, mêlant fictions, documentaires, images trouvées sur le net,….et qui traitent de la question de la représentation dans sa dimension polysémique.
En travaillant plus particulièrement sur le cinéma d’Eisenstein (Le cuirassé Potemkine pour Cocagne, puis sur la théorie du même cinéaste concernant le montage des attractions), j’ai poursuivi ces recherches pour la création Attractions en 2021, mettant en jeu un travail chorégraphique qui emprunte et puise sa raison d’être dans le montage cinématographique, tant visuel que sonore.
Ces allers-retours entre chorégraphie et cinéma m’ont invitée à réaliser par ailleurs (modestement et sans aucun bagage technique particulier), différents films courts utilisés pour certaines de mes performances réalisées in situ (Cocagne click&collect, Hôtel Flaubert-Rouen, sur une invitation du Frac-Normandie Rouen, dans le cadre de l’exposition désentimentaliser).
Avec le projet ARCANES, collection de courts-métrages, l’enjeu cinématographique sur lequel je m’appuie est différent, et puise sa source, non plus dans le montage, mais dans la question du cadre, et dans la mise en abîme que cette notion soulève :
J’ai souvent remarqué que nous sommes incapables de regarder ce que nous avons devant nous, à moins que ce ne soit dans un cadre. Abbas Kiarostami
Le dernier film d’Abbas Kiarostami 24 frames est ainsi un point de départ pour le travail d’ARCANES paysages un trio chorégraphique qui s’écrit à la lumière des différentes natures de paysage dans lesquels il s’inscrit, et dont le premier opus a eu lieu le 3 juillet 2022 au Moulin d’Andé (ARCANES paysage, Mont Saint-Michel créé en avril 2023 sur le barrage du Couesnon).
Chaque performance met en jeu différents cadres posés ou suspendus dans des espaces choisis au regard de la chorégraphie.
ARCANES paysages est ainsi pensé comme une création en continu, la performance se renouvelant chorégraphiquement au gré des invitations et des espaces qu’elle investit.
En parallèle, un autre trio en création, Routine.s (création 2024), pensé pour des espaces clos tels que théâtres, musées,… et porté par ailleurs par les mêmes interprètes, réinterroge la question du cadre … dans le cadre !
Routine.s s’annonce comme une pièce qui proposera différents rituels chorégraphiques, mettant en perspective ces mêmes notions de paysage et de travail sur le cadre, mais dont le sujet ne serait autre que de tendre vers la création d’un paysage mental, où le temps serait palpable.
Au sein de ce corpus, les premiers courts-métrages de la collection ARCANES, ARCANES 1 & 2 sont imaginés comme une traduction filmique capables de poétiser le cadre une nouvelle fois, sous l’angle d’un traitement de l’image elle-même, et de par la nature des lieux dans lesquels ils opèrent.
Les architectures des deux lieux imaginés pour le tournage de ces deux opus, outre la dimension symbolique de ce qu’ils représentent : un balcon, soit un espace « entre-deux », pour ARCANES 1 et une cheminée au caractère baroque pour ARCANES 2, créent une nouvelle fiction pour la chorégraphie existante. Ces lieux sont d’autant plus inspirants qu’ils se situent dans la maison du Fruit intégral où François Truffaut tournera le dernier quart d’heure des 400 coups en 1959.
ARCANES 1 & 2 inaugurent un cycle filmique de différents opus qui intègrent la question du paysage et de son rapport au cadre.
ARCANES 1 inscrit un travail chorégraphique contemplatif entre immobilité et mouvement, qui prend place dans l’espace d’un balcon où trois femmes tissent un enchainement de pauses, invitant le spectateur à percevoir une succession de tableaux vivants.
La progression dramaturgique travaille à un éclatement de la narration, en basculant vers une étrangeté de ces présences, qui évoluent dans un rythme légèrement ralenti, tandis que la présence d’un chat avec sa motricité naturelle, vient poser aléatoirement un rythme en contrepoint.
Convoquant un espace filmique de l’entre-deux (le balcon se situant à la frontière du dedans et du dehors), le cadre invite le paysage à entrer à l’intérieur de l’image et par là-même, de la maison, en se réfléchissant en miroir inversé dans le sol.
Un travail de lumières viendra s’imposer comme une fiction supplémentaire.
Pour ARCANES 1, la caméra reste en plan fixe, alors que le cadre « bouge » grâce aux différentes fenêtres qui s’ouvrent physiquement de part et d’autre, de par le jeu chorégraphique des 3 femmes.
Volontairement imaginé comme un objet filmique à la frontière entre peinture et cinéma (avec un clin d’œil au travail de David Caspar Friedrich – Femme à la fenêtre, de Velazquez - Les ménines,…), le travail des costumes s’appuie sur le motif (pictural, paysager ou abstrait), en jouant sur le caractère intemporel de la scène.
ARCANES 1 est un film qui invite à la contemplation invitant le regard à voyager d’un tableau vivant à un autre… une rêverie mélancolique.
ARCANES 2 est un projet filmique dans lequel trois dos nus de femmes assises devant une cheminée, vont inscrire en un mouvement lent et continu différents «paysages » créés par les plis de la peau.
Dans leur mobilité, les trois dos viennent ainsi imprimer la rétine d’une picturalité de la chair qui efface progressivement leur propre morphologie pour incarner différents imaginaires.
Animal, végétal, voire minéral, la chorégraphie permet un voyage fait de constantes transformations, que la différence entre chaque dos, mais aussi des natures et des textures du grain de la peau vient amplifier.
Un travail sur la lumière viendra accentuer les jeux d’ombres et de lumières inscrits sur les corps pour tendre vers une abstraction picturale qui pourra rappeler une esthétique propre au test de Rorcharch.
Une cheminée en bois, bordée de motifs en forme de coquillages, sert de cadre naturel à l’image.
Le film tourné en plan fixe permettra à l’œil de s’immerger dans la matière charnelle offerte par la mobilité constante des dos
ARCANES, collection de courts-métrages
réalisation Emmanuelle Vo-Dinh
images, chef-opérateur Laure Delamotte-Legrand
musique Olyphant
costumes Emmanuelle Vo-Dinh
écriture du mouvement et interprétation Violette Angé, Alexia Bigot, Emmanuelle Vo-Dinh
avec la participation de Miku
direction de production Solenne Racapé
durée ARCANES #1- 20 minutes / ARCANES #2 -15 minutes
production Pavillon-s
coproduction Le Phare CCN du Havre Normandie, Dieppe Scène Nationale, CCN de Rillieux-la-Pape.
avec le soutien de l’ONDA / dispositif Écran vivant
Pavillon-s est subventionné par le Ministère de la culture – direction générale de la création artistique, la Région Normandie, le Département de l'Eure, le Département de Seine-Maritime et la Ville de Rouen.
Tournages et projections
Tournage du 28 août au 2 septembre 2023 au Fruit intégral, à Andé
Avant-première le 18 janvier 2024 au Cinéma Tati – Le Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire, dans le cadre du festival Trajectoires.