©Olivier Bonnet
Emmanuelle Vo-Dinh crée la compagnie Sui Generis au Havre en 1997, pour voyager ensuite à Metz où elle est en résidence à l’Arsenal en 2000, puis devient artiste associée à la Passerelle-Scène Nationale de Saint-Brieuc de 2001 à 2005, et au Triangle-Scène conventionnée danse à Rennes de 2006 à 2011. Elle est nommée à la direction du Centre chorégraphique National du Havre Haute-Normandie en 2012, qu’elle baptise le Phare, et qu’elle dirigera pendant 10 ans avec un projet centré autour des écritures chorégraphiques contemporaines. En 2022 elle crée la structure Pavillon-s, implantée à Rouen et à Andé dans l’Eure.
Emmanuelle Vo-Dinh est une chorégraphe des phénomènes sociaux, physiologiques, psychologiques ou mécaniques : elle s'empare de faits précis, les observe, les comprend puis les transforme en matériaux chorégraphiques et plastiques. Son oeuvre chorégraphique est composite et s’est façonnée au fil des créations. Si, dans un premier temps, la chorégraphe est attachée à l’écriture de la danse, sa méthodologie a progressivement évolué vers la conception de processus ouverts offrant une place conséquente à l’improvisation en studio.
Entourée de fidèles collaborateurs, Emmanuelle Vo-Dinh travaille avec ses interprètes sur le long terme. Plusieurs créations ancrent très vite au début de son parcours des relations étroites avec des recherches scientifiques ou anthropologiques sur l’être humain, l’absence d’émotions ou la schizophrénie (Texture/composite, Sagen, Insight).
Le monde de l’art lui suggère aussi des appuis de travail : entre figuration et abstraction depuis les arts visuels (Ad astra), mais aussi les relations à la musique lorsque le corps dansant se confronte aux partitions de Beethoven, de Zeena Parkins, de Pascal Dusapin, ou de Gérard Grisey (CROISéES, Eaux-fortes, Revolve).
Si les structures chorégraphiques font appel au minimalisme à partir de 2003, allant jusqu’à la répétition et la déclinaison d’un seul et même motif (décompositions, CROISéES, Ici-Per-For, Sprint), Emmanuelle Vo-Dinh s’intéresse avant tout au temps, à sa perception et à sa relation à la mémoire et au souvenir.
Longtemps absentes, la narration parcellaire ainsi qu’une dimension plus théâtrale, font leur apparition dans la création Tombouctou-déjà-vu en 2015, qui s‘écrit à partir des Stratégies obliques de Brian Eno et de Théorème de Pier Paolo Pasolini.
A partir de 2018, elle s’intéresse plus spécifiquement au cinéma et aux questions de représentations à partir du tableau Les ménines de Vélasquez et des travaux de Georges Didi-Huberman dans Peuples en larmes-Peuples en armes, à travers le cinéma de Sergueï Eisenstein. C’est l’occasion pour la chorégraphe de renouer alors avec sa recherche autour des émotions, entamée lors de son séjour aux Etats-Unis dans le service de neurologie consacré aux émotions, dirigé par le Professeur Antonio Damasio (Villa Médicis Hors-les-murs 1999).
Elle renouvelle son intérêt pour le cinéma avec Attractions en 2021, qui prend notamment appui sur le film Le livre d’images de Jean-Luc Godard autour de la question du montage.
En 2022, elle poursuit sa recherche autour du cinéma en proposant ARCANES paysages, soit différentes performances qui associent paysage et cadre (Le Moulin d’Andé en bord de Seine, le Mont Saint-Michel, Étretat,…) résonnant en dialogue avec l’œuvre d’Abbas Kiarostami (24 frames) ainsi qu’à partir d’échanges avec le cinéaste palestinien Elia Suleiman sur les processus d’écriture (It must be heaven).
Elle réalise 2 premiers courts métrages, Mirari et Everso, en 2023, dans la continuité de cette recherche, et crée parallèlement le trio MIRARI, pièce pour plateau, réinventant d’autres paysages en 4 rituels différents.
Elle réalise (automne 2025) le clip de la chanson Fantaisie de Camille Bazbaz et Crazy PP.
Elle souhaite poursuivre aujourd’hui ce cycle d’écriture autour du cadre à travers l’œuvre de Yasujirô Ozu. Le cinéaste japonais ouvre pour elle un champ riche et complexe dans une « méthode » qui articule singulièrement, mise en scène, cadrage, chorégraphie, et scénographie pour aboutir à la réalisation d’un cinéma visant l’épure.
L’objet de sa recherche donnera lieu à la réalisation d’un nouveau court métrage, ARCANES paysage, en 2026, d’une performance éponyme, et la création d’un quatuor féminin HIGANBANA en 2027.
Depuis la création de sa compagnie Emmanuelle Vo-Dinh a chorégraphié plus d’une vingtaine de pièces, qui ont été jouées notamment au Théâtre de la Ville à Paris, au festival d’Avignon (69ème édition) et au Théâtre national de Chaillot, ainsi que dans différents pays et continents, en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord, en Asie,….Elle a également créé de nombreux projets et pièces chorégraphiques à l‘attention des non professionnel-le-s.
Si Pavillon-s porte son travail de création/diffusion, Emmanuelle Vo-Dinh mène également des projets d'invitations à d'autres artistes, dans le champ de l'expérimentation et dans le partage avec les publics : Pavillon-s témoins, un projet de territoire pluridisciplinaire dans la métropole Rouen Normandie, et WEI ! Week end-intégral qui se déroule depuis 2022 à Andé en partenariat avec le Moulin d’Andé. Ce temps fort annuel se déroule en partie au Fruit intégral, un studio dédié à la création chorégraphique ouvert sur la nature.
Emmanuelle Vo-Dinh a été présidente de l’Association des Centres chorégraphiques nationaux de 2013 à 2017. En 2014, elle a été nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.
©Olivier Bonnet
Emmanuelle Vo-Dinh crée la compagnie Sui Generis au Havre en 1997, pour voyager ensuite à Metz où elle est en résidence à l’Arsenal en 2000, puis devient artiste associée à la Passerelle-Scène Nationale de Saint-Brieuc de 2001 à 2005, et au Triangle-Scène conventionnée danse à Rennes de 2006 à 2011. Elle est nommée à la direction du Centre chorégraphique National du Havre Haute-Normandie en 2012, qu’elle baptise le Phare, et qu’elle dirigera pendant 10 ans avec un projet centré autour des écritures chorégraphiques contemporaines. En 2022 elle crée la structure Pavillon-s, implantée à Rouen et à Andé dans l’Eure.
Emmanuelle Vo-Dinh est une chorégraphe des phénomènes sociaux, physiologiques, psychologiques ou mécaniques : elle s'empare de faits précis, les observe, les comprend puis les transforme en matériaux chorégraphiques et plastiques. Son oeuvre chorégraphique est composite et s’est façonnée au fil des créations. Si, dans un premier temps, la chorégraphe est attachée à l’écriture de la danse, sa méthodologie a progressivement évolué vers la conception de processus ouverts offrant une place conséquente à l’improvisation en studio.
Entourée de fidèles collaborateurs, Emmanuelle Vo-Dinh travaille avec ses interprètes sur le long terme. Plusieurs créations ancrent très vite au début de son parcours des relations étroites avec des recherches scientifiques ou anthropologiques sur l’être humain, l’absence d’émotions ou la schizophrénie (Texture/composite, Sagen, Insight).
Le monde de l’art lui suggère aussi des appuis de travail : entre figuration et abstraction depuis les arts visuels (Ad astra), mais aussi les relations à la musique lorsque le corps dansant se confronte aux partitions de Beethoven, de Zeena Parkins, de Pascal Dusapin, ou de Gérard Grisey (CROISéES, Eaux-fortes, Revolve).
Si les structures chorégraphiques font appel au minimalisme à partir de 2003, allant jusqu’à la répétition et la déclinaison d’un seul et même motif (décompositions, CROISéES, Ici-Per-For, Sprint), Emmanuelle Vo-Dinh s’intéresse avant tout au temps, à sa perception et à sa relation à la mémoire et au souvenir.
Longtemps absentes, la narration parcellaire ainsi qu’une dimension plus théâtrale, font leur apparition dans la création Tombouctou-déjà-vu en 2015, qui s‘écrit à partir des Stratégies obliques de Brian Eno et de Théorème de Pier Paolo Pasolini.
A partir de 2018, elle s’intéresse plus spécifiquement au cinéma et aux questions de représentations à partir du tableau Les ménines de Vélasquez et des travaux de Georges Didi-Huberman dans Peuples en larmes-Peuples en armes, à travers le cinéma de Sergueï Eisenstein. C’est l’occasion pour la chorégraphe de renouer alors avec sa recherche autour des émotions, entamée lors de son séjour aux Etats-Unis dans le service de neurologie consacré aux émotions, dirigé par le Professeur Antonio Damasio (Villa Médicis Hors-les-murs 1999).
Elle renouvelle son intérêt pour le cinéma avec Attractions en 2021, qui prend notamment appui sur le film Le livre d’images de Jean-Luc Godard autour de la question du montage.
En 2022, elle poursuit sa recherche autour du cinéma en proposant ARCANES paysages, soit différentes performances qui associent paysage et cadre (Le Moulin d’Andé en bord de Seine, le Mont Saint-Michel, Étretat,…) résonnant en dialogue avec l’œuvre d’Abbas Kiarostami (24 frames) ainsi qu’à partir d’échanges avec le cinéaste palestinien Elia Suleiman sur les processus d’écriture (It must be heaven).
Elle réalise 2 premiers courts métrages, Mirari et Everso, en 2023, dans la continuité de cette recherche, et crée parallèlement le trio MIRARI, pièce pour plateau, réinventant d’autres paysages en 4 rituels différents.
Elle réalise (automne 2025) le clip de la chanson Fantaisie de Camille Bazbaz et Crazy PP.
Elle souhaite poursuivre aujourd’hui ce cycle d’écriture autour du cadre à travers l’œuvre de Yasujirô Ozu. Le cinéaste japonais ouvre pour elle un champ riche et complexe dans une « méthode » qui articule singulièrement, mise en scène, cadrage, chorégraphie, et scénographie pour aboutir à la réalisation d’un cinéma visant l’épure.
L’objet de sa recherche donnera lieu à la réalisation d’un nouveau court métrage, ARCANES paysage, en 2026, d’une performance éponyme, et la création d’un quatuor féminin HIGANBANA en 2027.
Depuis la création de sa compagnie Emmanuelle Vo-Dinh a chorégraphié plus d’une vingtaine de pièces, qui ont été jouées notamment au Théâtre de la Ville à Paris, au festival d’Avignon (69ème édition) et au Théâtre national de Chaillot, ainsi que dans différents pays et continents, en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord, en Asie,….Elle a également créé de nombreux projets et pièces chorégraphiques à l‘attention des non professionnel-le-s.
Si Pavillon-s porte son travail de création/diffusion, Emmanuelle Vo-Dinh mène également des projets d'invitations à d'autres artistes, dans le champ de l'expérimentation et dans le partage avec les publics : Pavillon-s témoins, un projet de territoire pluridisciplinaire dans la métropole Rouen Normandie, et WEI ! Week end-intégral qui se déroule depuis 2022 à Andé en partenariat avec le Moulin d’Andé. Ce temps fort annuel se déroule en partie au Fruit intégral, un studio dédié à la création chorégraphique ouvert sur la nature.
Emmanuelle Vo-Dinh a été présidente de l’Association des Centres chorégraphiques nationaux de 2013 à 2017. En 2014, elle a été nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.